L'histoire des haies est liée à celle de l'agriculture et de la domestication des animaux. Comme elles, les premières haies dateraient du Néolithique et seraient apparues avec les premières formes d'agriculture. Elles se résumaient sans doute à des clôtures de bois coupé (haies sèches), des levées de terre ou des murets colonisés par des essences ligneuses (aubépines, prunelliers, ajoncs...) qui venaient en renforcer le côté défensif.
     Ces clôtures étaient particulièrement adaptées à la pratique de l'élevage. A l'époque Romaine, César citait l'utilisation faite par les Nerviens d'arbustes tressés à vocation défensive.

 

       C 'est au Moyen Âge que la haie vive a fait son apparition dans nos paysages. L'iconographie médiévale nous en livre les premières représentations. Le bocage s'installe dans la Thiérache à partir du 12ème siècle, la fonction primordiale est alors d'enclore les parcelles consacrées à l'élevage. Le bocage s'est réellement développé à partir du 18ème et ce, jusqu'à la dernière guerre mondiale.  
     

 
       La modernisation et l'intensification de l'agriculture, la vulgarisation de l'emploi de la tronçonneuse, le manque de considération pour le patrimoine paysager ont entraîné partout en Europe une importante régression des bocages depuis le début des années cinquante. En France, 600.000 km de haies ont été arrachées entre les années soixante et quatre-vingt dix, soit la moitié du linéaire de notre pays (Baudry, 2003), et cela malgré les conséquences déjà bien connues à cette époque (érosion des sols, pollution des cours d'eau par les pesticides d'origine agricole, inondations, etc.)

        Parallèlement, un mouvement de replantation réalisé essentiellement par des agriculteurs, a vu le jour dans les années soixante-dix. Il représenterait environ 1000 à 1500 Kms de haies plantées chaque année dans l'Ouest et le Sud-Ouest de la France.